
Mentir ou ne pas dire la vérité aux enfants peut avoir un effet pervers sur leur bon développement psychique même si les évènements vécus peuvent être lourds à porter pour les jeunes générations. Saisir l’opportunité de dire la vérité avec rassurance, psychologie et pédagogie est bénéfique pour la sérénité des enfants. Leur cacher la vérité ou mentir peut avoir des effets néfastes en sus d’engendrer une détresse intérieure. En conséquence, toutes les vérités sont-elles bonnes à dire aux enfants ?
Le mensonge et la vérité
Le mensonge fait partie du monde adulte. Avant un certain âge, l’enfant n’a aucune notion de mensonge. Il aurait même tendance à dire la vérité sans ménagement. Ne dit-on pas que « la vérité sort de la bouche des enfants ? ». L’enfant a tendance à évincer toute situation déplaisante de son esprit contrairement aux adultes qui agissent sciemment. Toutefois, ne pas dire toute la vérité n’est pas, a fortiori, un mensonge lorsque l’adulte s’adresse à l’enfant. Ca peut aussi être une délicatesse protectrice et de l’amour.
Faut-il mentir ou dire la vérité aux enfants ?
D’une manière générale, il faut éviter de mentir aux enfants. Les tous jeunes ont une capacité à intégrer les évènements bons ou mauvais par leur activité « élastique » cérébrale. Cacher la vérité n’est pas recommandé. Si les adultes apportent la sécurité affective à leurs enfants, ces derniers se construisent et se préparent à tous les évènements qui ponctueront leur vie.
Il ne faut jamais oublier que les enfants sont dotés d’une sensibilité qui leur permet de ressentir les choses tels des éponges. En conséquence, quoi que l’adulte puisse cacher, l’enfant le ressent naturellement. En voulant protéger sa progéniture, l’adulte provoque un malaise et un intérêt à débusquer la vérité. Inconsciemment, le parent met en route le sherlock Holmes qui sommeille en chaque enfant. En effet, s’il venait à découvrir la vérité par lui-même et s’aperçoit que ses parents lui ont menti, il pourrait perdre confiance en eux, leur en vouloir voire se mettre en colère pour se sentir trahi. En conséquence, mieux vaut dire la vérité même s’il y a quelques « omissions volontaires » pour le ménager. Les enfants ont cette capacité innée à se remettre des évènements plus rapidement que les adultes.

La notion de mensonge ou de vérité en fonction des âges
Il faut choisir les bons mots et mettre l’enfant en confiance pour qu’il accueille une situation même déplaisante. Le choix des paroles se fait en fonction de l’âge. En effet, un enfant de deux ans n’a pas la même capacité de compréhension qu’un pré-ado de 12 ans ou un adolescent de 16 ans. Il faut savoir s’adapter à l’âge, ponctuer et tempérer ses propos pour annoncer un évènement.
Mentir ou dire la vérité en cas de changement de vie ?
Dire la vérité, c’est rassurer l’enfant. L’adulte est son pilier et son repère. Les enfants ont besoin d’explications concises avec des paroles rassurantes pour comprendre les situations. Il est courant de constater des crises d’adolescence liées à des cachotteries faites pendant l’enfance. C’est le cas notamment dans les cas de divorce ou d’une perte d’emploi où chaque parent essaie de sauvegarder ses enfants par des non-dits. En agissant de la sorte, l’enfant se fait sa propre idée excepté qu’il a vécu en dehors de la réalité par manque de vérité de ses géniteurs.
Faut-il dire la vérité aux enfants en cas de maladie ?
Dans le cadre de la maladie, il faut aborder le thème en douceur et progressivement sans mentir. L’enfant préfère savoir plutôt que de vivre une inquiétude qui le ronge. Les enfants ont de réelles ressources ainsi que de vraies capacités de compréhension et d’adaptation à une situation donnée.
Faut-il cacher la vérité aux enfants en cas de décès?
Lors d’un décès, mieux vaut dire la vérité avec des mots rassurants. Par exemple, papi ou mamie n’est plus là mais que cette personne chère dans nos coeurs restera toujours près de nous. L’enfant comprend que la personne est décédée. Néanmoins, son parent lui donne la pensée positive. En effet, l’adulte fait comprendre qu’il ne la verra plus jamais mais qu’elle est toujours présente par les souvenirs et l’amour qu’on lui porte, etc… S’il s’agit d’un animal de compagnie, il faudra adopter la même attitude. Même si l’enfant est triste, les paroles vraies et rassurantes de ses parents lui permettent d’avancer malgré cet obstacle qui vient bouleverser sa vie. Agir ainsi, c’est construire les futures générations en leur apprenant à franchir les obstacles avec discernement.
Faut-il dire des mensonges aux enfants sur les faits sociétaux ?
Actuellement, la violence, la dégradation de la planète et les drames sociétaux croissent et provoquent l’éco-anxiété des jeunes. Ils entendent parler de guerre comme on parlerait d’un orage, le gouvernement et les médias ne prennent plus de gants, etc. En espérant que cela ne leur déclenche pas « la guerre des nerfs »…De surcroit, nos enfants ont subi malgré nous et malgré eux les confinements à répétition provoquant des troubles psychiques. De notre point de vue, il ne faut pas mentir à nos jeunes en âge de comprendre mais d’alléger les propos en essayant de les rassurer pour les protéger psychiquement et qu’ils puissent continuer à se construire en croyant à leur avenir.
En conséquence, mieux vaut dire la vérité aux enfants plutôt que de mentir. En effet, le mensonge peut engendrer une anxiété juvénile persistante voire des troubles psychiques à l’âge adulte. Tout se joue dans le « savoir dire » adapté à l’âge pour éviter de provoquer l’inquiétude ou un stress chronique. De plus, si l’enfant pose des questions, il faut y répondre, c’est qu’il a besoin d’explications. Les enfants ont beaucoup plus de compréhension et de ressources que l’adulte peut le penser. 😉