Pourquoi les entreprises refusent d'embaucher des seniors

Discrimination de l’âge, peur du salaire, hypocrisie des recruteurs, le monde du travail est sans pitié pour les seniors. A l’heure où l’âge de départ à la retraite est prolongé, nombreux sont invités à prendre la porte ou d’autres ne trouvent plus d’emploi malgré des performances indéniables. Mais alors pourquoi les entreprises refusent d’embaucher les seniors là où ils pourraient être l’assurance de la transmission intergénérationnelle de leur savoir faire ?

« Après une grande considération de votre profil, nous avons retenu d’autres candidatures plus en adéquation avec le poste…nous vous remercions de votre intérêt… » Telle est la lourde sentence redondante du cinquantenaire ou soixantenaire postulant à des annonces.

De fait, la « génération avant retraite » se sent condamnée quel que soit son niveau hiérarchique. De Jules qui travaillait en usine à Marie ex-comptable salariée ou Pierre qui dirigeait, tous sont logés à la même enseigne. Pourtant ces trois profils étaient d’excellents collaborateurs et pourraient devenir des piliers référents en entreprise.

Par conséquent, que se passe-t-il en France pour rejeter les plus expérimentés contrairement aux Etats-Unis où ils sont embauchés pour leurs acquis professionnels et cette compréhension de transmission des connaissances aux plus jeunes générations ?

L’hérésie du recrutement actuel concernant l’emploi des seniors

Débutants : pas assez expérimentés. Seniors : trop expérimentés et donc trop cher à rémunérer. Il ne reste plus que la tranche des 30-49 ans. Les anciens sont désormais dans l’obligation de naviguer de petits boulots en petits boulots pour survivre avec un gouvernement qui les laisse en état de détresse.

Contrairement aux générations précédentes, ces nouveaux seniors ont encore des enfants à charge dont certains paient toujours leurs études. D’autres continuent à rembourser leurs échéances logement jusqu’au moment où ils seront pris à la gorge. Embaucher les seniors est devenu un acte citoyen et vital.

L’effort des seniors pour être recrutés

On note un effort de la part des seniors. En effet, malgré des prétentions à la baisse, ils n’arrivent pas à décrocher un emploi. Les entreprises restent réfractaires à leurs candidatures. La tendance est aux quarantenaires qui ont le vent en poupe. Les ordres de la Direction sont clairs et indérogeables : ne recruter qu’en dessous de l’âge de 50 ans.

En effet, selon l’APEC, les cadres seniors sont les plus touchés par le chômage longue durée (33%). L’agisme qui sévit finit par être une fatalité si le gouvernement ne réagit pas. Néanmoins, pour prétendre à un départ à la retraite, il faut justifier d’un certain nombre de trimestres. En conséquence, la génération des 50-67 ans sera-t-elle privée d’une retraite à taux plein et contrainte de partir à la retraite plus précocement pour survivre avec un minima. Décidément, aujourd’hui il ne fait pas bon d’avoir dépassé les 50 ans en France ! C’est la génération sacrifiée.

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De surcroit, suite aux faillites qui n’en finissent plus et tenant compte que plus de 25% des dirigeants ont dépassés l’âge de 60 ans. C’est à nouveau les seniors qui prennent de plein fouet la crise économique. Ils se retrouvent endettés et sans aucune rémunération ni société à revendre pour se faire un pécule retraite. L’attitude des recruteurs et la conjoncture actuelle ruinent conjointement la vie des seniors. Pourtant, malgré le dynamisme de cette tranche d’âge et un esprit resté jeune et alerte, force est de constater que les seniors sont rejetés dès la lecture de l’entête de leur CV.

Pourquoi les entreprises refusent d’embaucher les seniors ?

Nonobstant leurs difficultés de recrutement, les entreprises refusent d’embaucher les seniors. Les préjugés sont bien ancrés en France :

  • trop vieux
  • trop cher
  • plus lent
  • inefficace
  • sera en arrêt maladie régulièrement
  • moins mobile
  • etc…

La mise à l’écart des seniors dans le monde du travail est un réflexe purement français contrairement aux voisins européens. Pour exemple, la masse salariale senior ne représente que 10 % concernant les plus de 50 ans dans le secteur de l’informatique. Comme si les « vieux » n’étaient pas jeunes et réactifs aux nouvelles technologies. Pourtant, ils ont su s’adapter à l’évolution de la téléphonie, des ordinateurs, des nouvelles technologies, à l’apparition des moteurs de recherche et maintenant de l’IA.

Une autre idée reçue infondée des employeurs est qu’ils sont réputés frileux à une mutation professionnelle. La cinquantaine peut être l’âge où nombreux considèrent que changer de lieu de vie peut être une réelle opportunité. Par ailleurs, leur rapidité d’exécution et de prises décisionnelles avec clairvoyance en sus de leur motivation accrue n’ont rien à envier aux jeunes générations. Ils ont l’expérience et cet engagement indéfectible !

Le constat est éloquent : les recruteurs français considèrent que passé 50 ans, c’est une potentielle masse salariale périmée quel que soit l’échelon. A quand le changement des mentalités des recruteurs ? Quand le gouvernement interviendra-t-il pour motiver et faciliter l’embauche des seniors ?

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