Traumatisme crânien, AVC, commotion cérébrale… après l’accident, les handicaps invisibles surviennent. Ces lésions neurologiques sont impalpables et par conséquent indécelables au vu d’autrui. La majorité des personnes atteintes de ces déficiences imperceptibles souffrent psychiquement. Les séquelles invisibles sont des handicaps transparents aux yeux des autres. Elles peuvent engendrer l’incompréhension jusqu’à l’intolérance.
Le manque de reconnaissance du handicap des séquelles invisibles
Depuis quelques années, la société reconnait les handicaps visibles. En revanche, elle a du mal à subsumer les handicaps invisibles par méconnaissance de ces lésions cérébrales. Les personnes cérébrolésées sont taxées de simulatrices, accusées de jouer la comédie ou de se laisser aller. Certains membres de la famille peuvent aller jusqu’à faire des réflexions voire rejeter leur proche victime de séquelles invisibles par méconnaissance et déni de son état. Hors, les troubles neuropsychologiques sont factuels. Surestimer une personne atteinte de déficience cérébrale est une erreur. Elle a besoin de compréhension et d’empathie. Elle peut bénéficier du statut d’handicapé à sa demande et après décision administrative être reconnue comme travailleur handicapé.
12 handicaps des séquelles invisibles les plus fréquents
Les séquelles invisibles sont imperceptibles par autrui. Elles peuvent être d’ordre psychique, cognitif ou avoir un impact sur la psychomotricité. Ces déficiences inapparentes sont indécelables si la personne concernée met tout en oeuvre pour les cacher. En effet, le malade peut avoir une démarche correcte et une élocution normale ce qui fait de lui une personne guérie aux yeux des autres. Découvrez les séquelles invisibles handicapantes les plus couramment vécues :
1- Les troubles de la mémoire
La mémoire de travail, sémantique, épisodique ou procédurale peut être endommagée. L’individu n’arrive plus à stocker les informations ou à retenir les évènements de sa vie. Il est dans l’incapacité d’acquérir de nouveaux savoirs ou de faire le discernement entre le bien et le mal. Cet handicap invisible est complexe à vivre.
2- La fatigue récurrente
Les personnes cérébrolésées développent une fatigabilité incompréhensible par les autres. Cet état de fatigue peut paraitre comme de la fainéantise ou de la paraisse. La personne n’arrive plus à se débarrasser de cette fatigue handicapante pour avoir le système nerveux central touché.
3- Les troubles du comportement
La relation aux autres est modifiée. Ces troubles comportementaux sont source d’une atteinte des fonctions cognitives et émotionnelles. Ils peuvent être de forme apathique où la personne reste prostrée dans une indifférence affective. Pour d’autres, elle est de nature désinhibée : intolérance à la frustration, agressivité, irritabilité, propos malencontreux… L’individu vit une déficience de l’affect le privant de toute notion d’amour, de plaisir, d’empathie, de tristesse ou de ce qui est bien ou mal. C’est une réelle douleur notant que ces « malades invisibles » se souviennent de leurs sentiments passés qu’ils sont incapables de ressentir après leurs lésions cérébrales.
4- La perte de confiance en soi
La souffrance psychologique de vivre des séquelles invisibles engendre une perte de confiance en soi. La personne ayant perdu certaines de ses facultés s’enfonce dans un silence profond lié à la frustration et au mal-être. Au sortir d’un AVC ou d’un infarctus, les individus ont tendance à prendre du poids pour être sédentarisés. Ce phénomène surenchérit le manque d’assurance en eux.
5- Les désordres sexuels
Le manque de confiance en soi et le dysfonctionnement cérébral engendrent une perte de désir sexuel et un sentiment de dévalorisation. En effet, cette absence de libido est liée à la baisse de production de la dopamine (l’hormone stimulatrice du désir produite par l’hypothalamus). De fait, leur assurance sexuelle est entachée.
6- La dyslexie
La dyslexie est un trouble du langage écrit non perceptible à l’oral. La personne victime d’une confusion cérébrale inverse les sons et les lettres. Les fautes d’orthographe s’accumulent. Les écrits peuvent devenir incompréhensibles notamment par l’oubli de mots dans les phrases ou par des syllabes inversées.
7- Un repli sur soi
Nombreuses personnes victimes de séquelles invisibles ont tendance à s’isoler et par conséquent se sédentariser. Une personne physiquement mobile et apparemment sans signe de déficience psychique ou cognitive tronque involontairement la perception des autres. Dans la majorité des cas, ce « malade invisible » subit des réflexions et des reproches. En conséquence, la victime préfère éviter les sarcasmes et l’incompréhension de son cercle social. Son réflexe est de souffrir en silence en s’isolant.
8- Le manque d’équilibre
L’altération de l’équilibre est une des séquelles invisibles psychomotrices. Le cerveau a des difficultés à articuler les fonctions motrices et celles cérébrales. Marcher sur des rochers ou des surfaces irrégulières, descendre des escaliers peut devenir une réelle difficulté. En effet, le cerveau n’arrive pas à calculer la surface et la distance des dénivelés pour que la personne positionne ses pieds correctement pour ne pas chuter. Par ailleurs, des étourdissements provoquant des déséquilibres peuvent apparaître. Ces manques d’équilibre sont handicapants compte tenu qu’ils demandent une concentration de tous les instants là où les autres s’exécutent par automatisme.
9- La confusion
La personne atteinte d’handicap invisible cognitif vit un trouble aigu. Elle a tendance à confondre des personnes ou des évènements. Elle fait des amalgames malgré elle en confondant tout. Bien souvent, elle désarçonne son environnement social qui se détourne d’elle ou en rit.
10- Une baisse de résistance au stress
La personne cérébrolésée est moins résistante au stress, son système cognitif étant touché. Elle passe par des phases d’hyperexcitation ou d’hypoexcitation. Les frustrations qu’elle vit au travers de ses séquelles invisibles amplifient son stress et provoquent des angoisses. Dans ce cas de figure, il est recommandé de consulter un psychologue notamment dans le cadre de la nouvelle procédure gouvernementale « mon soutien psy« .
11- La dépression nerveuse
30% des personnes subissant des handicaps invisibles souffrent de dépression nerveuse. Elles sont fortement angoissées par leur état ou à l’idée de ne plus être comme avant leur accident cérébral. Certaines brassent des idées noires voire suicidaires.
12- Les troubles du sommeil
Les troubles du sommeil sont fréquents dans le cadre du handicap invisible. Les individus peuvent faire des angoisses nocturnes, des cauchemars et subir des réveils à répétition.
Les séquelles invisibles : un réel handicap ! Est-ce réversible ?
Les séquelles invisibles sont de véritables handicaps invalidants vecteurs de souffrance psychique. Le cerveau construit au fil du temps de nouvelles connections neuronales. Ce renouvellement cellulaire est l’outil du « rétablissement ». Toute personne ayant subi un AVC, un infarctus, un manque d’irrigation cérébrale, etc… met plusieurs mois voire années pour se remettre sur pied. Elle devra s’armer de patience pour se rétablir. Néanmoins la plasticité cérébrale est un grand allié vers la guérison.
Conseils pour guérir des handicaps invisibles
Les AVC et infarctus touchent le fonctionnement cérébral par manque d’irrigation sanguine. Si vous constatez un changement d’attitude, d’attention ou autres, parlez-en à votre médecin. Il évaluera les séquelles potentielles et vous orientera vers des spécialistes adéquats.
Par ailleurs, obligez-vous à vous rééduquer : sollicitez vos déficiences pour faire travailler votre cerveau. Convainquez-vous que c’est transitoire, votre mission quotidienne est de travailler vos défaillances pour que les neurones reconstruisent des connections entre eux. Donnez-vous des objectifs à atteindre.
- marchez sur les joints de votre carrelage ou de votre parquet pour rééduquer l’équilibre.
- écrivez et corrigez-vous pour enrayer la dyslexie.
- convainquez-vous que vous allez passer une bonne nuit.
- apprenez à bien respirer pour désarmer toute source d’angoisse.
- faites une pratique relaxante pour déstresser.
- communiquez avec les autres pour sortir de votre isolement.
- évitez d’être dans le déni et acceptez votre condition pour mieux guérir.
- faites des séances psy pour soulager votre colère, votre sentiment de désarroi et reprendre confiance en vous.
- Reposez-vous autant que votre corps vous le demande sans culpabiliser.
- Faites travailler votre mémoire en jouant, ça occupe. C’est une méthode de travail ludique.
En agissant ainsi, vous accélérez le processus de guérison. Loin d’être un malade imaginaire, le « malade invisible » est victime de la méconnaissance des autres.