Retrait à la vente de 400 médicaments génériques

L’Agence Européenne des Médicaments (EMA) a décidé de retirer temporairement 400 médicaments génériques dont 72 en France. En effet, le laboratoire indien Synapse Labs ayant approuvé leur mise sur le marché fait l’objet d’un manquement de rigueur et de fiabilité dans ses tests. En conséquence, l’EMA a décidé de confier leur approbation à des CRO (organismes de recherche sous contrat). Ce retrait à la vente de 400 médicaments génériques est-il justifié ?

Pourquoi ce retrait à la vente de 400 médicaments génériques soudain ?

Le médicament générique coûte moins cher à produire que le princeps. C’est à dire l’original. Prescrire un équivalent générique est un moyen de faire des économies au niveau de l’assurance maladie pour le Gouvernement. Ce “générique” a les mêmes interactions que l’original. Seuls ses excipients et son goût peuvent varier. En conséquence, leur efficacité est équivalente au princeps. A cet effet, le pharmacien a le droit de substitution de la prescription d’un médicament original pour délivrer un générique.

Le défaut de fabrication de ces 400 médicaments génériques n’est pas remis en cause. Seules leur fiabilité et leur efficacité font l’objet d’interrogations et d’un manquement de rigueur par les tests indiens. Ces médications génériques retirées de la vente traitaient de lourdes pathologies comme la schizophrénie, l’épilepsie, le diabète, certains cancers, le VIH… Imaginer que ces traitements génériques n’aient aucune efficacité est lourd de conséquences sur les patients.

2 ans pour confirmer le retrait de ces traitements génériques

Selon l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé), “ces médicaments critiques sont ceux qui auraient une grosse part de marché ou n’auraient pas d’alternative thérapeutique”.

Toutefois, aucune preuve d’inefficacité ou de nocivité n’est à dénoncer à cette heure. Ces 400 génériques sont en attente d’études plus poussées. La Commission Européenne a décidé de laisser deux années pour faire ces tests afin de ne pas pénaliser les patients. En effet, certains d’entre eux se retrouveraient sans traitement puisqu’aucun médicament équivalent existe. Cette sage décision évite ainsi une pénurie de médicaments dans certains domaines thérapeutiques.

Suite à la prise de position de la CE, certains fabricants de génériques ont d’ores et déjà pris l’initiative de refaire des tests pour faire cesser cette polémique afin d’assoir la commercialisation de leurs médicaments génériques sur le marché européen.